vendredi 14 février 2014

La photographie au coeur de la mémoire

D’abord considérée comme un « art moyen », la photographie s’est peu à peu imposée comme une discipline culturelle forte. Accessible à tous et pour tous, elle s’est fait une place au sein des foyers en accompagnant nos vies, de nos premières à nos dernières heures. Elle rythme les instants et les étapes les plus importantes et permet à l’homme de transmettre à ses proches son identité, sa mémoire. De plus, en capturant les instants d’une vie, la photographie a aussi le pouvoir de rassembler les personnes, les aide à reconstituer leurs souvenirs et éveille ainsi leur mémoire. 

Contrairement à la musique, cette discipline n’a que très peu été étudiée comme un art pouvant développer et entretenir les capacités cognitives du cerveau. À l’heure actuelle, la question de la vieillesse est un sujet qui obsède. Elle est dépeint comme une menace et irrémédiablement associée à la démence, la perte de l’autonomie et des capacités cognitives. Avec l’expansion de la maladie d’Alzheimer, elle est d’ailleurs de plus en plus liée à la question de la mémoire. C'est pourquoi, plusieurs chercheurs se sont demandés si la photographie ne pouvait pas avoir des vertus bienfaisantes pour les personnes âgées.

Crédit Daily Geek Show (dailygeekshow.com)


Dirigée par l’Université du Texas à Dallas, une étude a récemment prouvé que la photographie améliorerait sensiblement la mémoire des personnes âgées. C’est le Daily Geek Show, le 7 novembre dernier, qui a relayé les résultats de cette étude. 211 personnes, âgées de 60 à 90, ont été séparées en six groupes avec chacun des activités respectives : photographie, couture, jeux, visites culturelles, etc. Trois mois après avoir assidument observé chacun des groupes, les chercheurs ont pu constaté l’amélioration cérébrale et cognitive des participants ayant exercés la photographie.


Même si cette étude, très récente, est discutable et demanderaient d’être observée à plus long terme, elle prouve tout de même qu’une activité, dans son apprentissage et sa pratique, peut avoir des bienfaits sur notre mémoire. Elle montre plus particulièrement que la photographie est une activité notable pour améliorer ses capacités mentales, ainsi que sa mémoire. Quelques soient les âges, si la photographie est réussie et appréciée, le photographe, amateur ou professionnel, éprouve toujours une profonde fierté. Elle oblige quiconque à essayer de faire preuve de spontanéité et de créativité. 


Du coup, je n'ai qu'un seul conseil à vous donner, et cela quelque soit votre âge : À vos appareils photos !


vendredi 7 février 2014

Quand la photographie danse…


La photographie de danse est un terrain connu qui est finalement bien peu exploré. Elle réunit deux arts très différents, tout aussi admirables mais, néanmoins, leur lien est parfois discuté. 

Wilfride Piollet, Le Lac des Cygnes, Opéra de Paris, 1977



Gilles Amalvi, dans son coup de gueule La photographie n’existe pas, entame son propos par des commentaires négatifs : « la photographie de danse, c’est extrêmement ennuyeux. (…) C’est d’ailleurs pour ça qu’elle n’existe pas. (…) Une danse qui ne bouge pas, est-ce encore de la danse ? ». A contrario, certains, comme Eric Boudet, pensent que la photographie peut capturer le mouvement, se l’approprier. Avec la danse, la photographie explore le hors-champ en dépassant les limites du cadre.

Une chose est sûre, ce qui relie irrésistiblement la photographie et la danse, c’est la lumière. Sans cette dernière, la danse ne pourrait être vue et la photographie ne serait pas. Par le jeu de lumière, la photographie prend sens et la danse est mise en valeur. Quand la photographie suit la lumière, cette dernière suit la danse. Et pourtant, ces deux arts vivent une relation rationnelle, sans rapport affectif. C’est pourquoi, aujourd’hui, plusieurs photographes professionnels souhaitent donner un nouveau sens à la photographie de danse.


Le photographe Jesus Chapa-Malacara s’attaque au mouvement, en prouvant la précision de chaque geste d’un danseur. Dans un article sur Slate.fr, il raconte la danse comme un langage, auquel les innovations photographiques ont permis d’offrir de « nouvelles perspectives techniques et artistiques ». Dans ses clichés, on découvre la justesse et la perfection des gestes du danseur. De son côté, le célèbre street artist JR a été invité à travailler auprès des Arts Series du NYC Ballet. En reproduisant l’élément phare de sa marque artistique, l’œil, il a choisi d’associer la force de son projet Inside Out à l’énergie du monde de la danse. Cette association prouve que les deux disciplines peuvent ne former plus qu’une quand l’univers de la photographie rencontre celui de la danse.

Par la puissance du mouvement et l’authenticité du geste, la danse a le pouvoir de transmettre un message, de générer une émotion pure. Mais cet instant ne dure souvent que quelques minutes, voire quelques secondes. On aimerait qu’il continue à l’infini. La photographie a la possibilité de capturer ce moment en un clic. Même si elle fige l’instant, elle permet aussi de reconstituer le souvenir et les émotions vécues au moment de la prise. C’est ainsi que la photographie ramène le passé au présent, et que se crée une relation de complémentarité entre les deux arts.