vendredi 31 janvier 2014

Avril photographique à Bordeaux !


Le festival « Itinéraires des photographes voyageurs » revient à Bordeaux au mois d’avril 2014. 

Chaque année, l’Association « Itinéraires des photographes voyageurs » nous amène un vent de fraîcheur photographique. Éclectiques et singulières, les expositions proposées se déroulent dans les principaux lieux culturels de la ville. Sur le thème du voyage, les photographes nous transportent à chaque fois dans des endroits insolites, nous font découvrir ou redécouvrir des pays et des cultures comme nous ne les avions jamais vus.

Source © Zaïda Kersten/agence révélateur

Après avoir eu la venue des plus grands, tels que Henri Cartier-Bresson ou Raymond Depardon, le festival présentera au mois d’avril prochain 14 expositions dans 9 lieux. Vous pourrez par exemple découvrir à l’Association MC2A l’intimité de l’Océan Indien avec Malala Andrialavidrazana, ou encore suivre Olivier Brossard ("In deeper road") sur des routes inquiétantes mais poétiques à la Galerie Arrêt sur l’image.

Le festival met en lumière des photographes talentueux, étonnants, classiques ou contemporains, en essayant d’ouvrir les regards sur le monde qui nous entoure. Il ne nous reste plus qu’à attendre le 1er avril prochain, et à prendre notre mal en impatience !

Plus d’informations sur : http://www.itiphoto.com/

vendredi 24 janvier 2014

Vivian Maier, sur les traces d’une photographe mystère


Abandon dans une maison des ventes. Découverte d’un jeune curieux. Reconnaissance dans le monde entier…Voici le fabuleux voyage des pellicules d’une artiste énigmatique.

Autoportrait, par la photographe Vivian Maier (Undated) |
© Vivian Maier/ 2014 Maloof Collection (photographie extraite du site www.vivianmaier.com)

En 2007, un jeune agent immobilier de 25 ans, John Maloof, à la recherche de documents historiques sur un quartier de Chicago, découvre une importante collection de prises de vue, pellicules et négatifs non développés dans une vente aux enchères. Epoustouflé par le travail photographique qui se développe sous ses yeux, John Maloof se lance alors à la recherche de la surprenante artiste, dévoilée par ses autoportraits. Il acquiert alors le reste de sa collection mais abandonne pendant un temps son enquête.


Ce n’est qu’en avril 2009 qu’il découvre par hasard l’identité de la mystérieuse. Sur l’enveloppe d’un laboratoire de photo est écrit en lettre manuscrite l’énigmatique nom de « Vivian Maier ». Il apprend alors avec stupeur sa mort quelques jours plus tôt. C’est ici que commence l’incroyable destin de la défunte photographe. John Maloof révèle alors au monde entier l’un des talents les plus brillants de la « street photography » américaine. Dans son ouvrage, « Vivian Maier, Street Photographer », il montre une partie de son œuvre et suscite alors l’intérêt de tous. Notamment celui de Jeffrey Goldstein, peintre et amateur de brocantes Chicagoen, ayant racheté une importante partie de la collection.

Ce sont les trois frères Gensburg, dont elle a été la nounou, qui ont permis à John Maloof de reconstituer sa vie. Aidé par l’Association Vivian Maier et le Champsaur, il décrypte aussi la partie française de sa biographie. D’un père new-yorkais et d’une mère française, Vivian Maier, née en 1926, a vécu une partie de son enfance dans la vallée du Champsaur dans les Hautes-Alpes, avant de revenir en 1951 aux Etats-Unis. En 1956, à Chicago, elle est embauchée pour s’occuper des trois fils de la famille Gensburg, auxquels elle restera très attachée. De famille en famille, l’atypique nounou voyage avec ses nombreux cartons, remplis des histoires qu’elle a photographié et soigneusement conservé. Connaissant de sérieuses difficultés financières dans les années 1990, elle est recueillie par les frères Gensburg, jusqu’à la fin de ses jours, le 20 avril 2009.

New York NY, par la photographe Vivian Maier (Undated) |
© Vivian Maier/ 2014 Maloof Collection (photographie extraite du site www.vivianmaier.com)


À travers ses clichés, on se surprend de la douceur et de la profondeur dont la photographe faisait preuve envers ses modèles. Par les jeux des reflets et des lumières, ces images expriment une Amérique étonnante et riche de cultures. Décédée avec tous ses secrets, on s’interroge sur cette « photomanie » exceptionnelle, et on suppose, on construit, on imagine le portrait de cette étrange inconnue. Mais les images parlent d’elles-mêmes, Vivian Maier était sans aucun doute, et sans même qu’elle le sache, une photographe incroyable, qui a marqué le monde de la photographie.

Si vous êtes curieux de découvrir ses photographies saisissantes, vous pouvez vous rendre à l’exposition au Château de Tours, organisé par le Jeu de Paume, jusqu’au 01 juin 2014.
Toutes ses photos sur : http://www.vivianmaier.com/

mardi 14 janvier 2014

Une photographie contestée, des conséquences indélébiles : hors-champ de la photographie

Le cliché est saisissant. Le regard est dur à soutenir. Le photographe est primé. Les retombées sont controversées. 


Source © Kevin Carter/Sygma/Corbis

Kevin Carter, photojournaliste sud-africain de 33 ans, rapporta une photographie de son voyage au Soudan qui restera gravée dans les mémoires. Un enfant soudanais est recroquevillé sur le sol, guetté par un vautour affamé. La photographie est alors publiée dans le New York Times en mars 1993. Le symbole est fort, le cliché expose au grand jour la misère qui sévit dans la région soudanaise. Un an plus tard, le photographe reçoit le prix Pulitzer 1994, mais il n’a pas le temps de s’en réjouir que les réactions s’enchaînent. Le photographe, traité de « charognard », fait face à de terribles critiques, qui l’accusent de ne pas être venu en aide à l’enfant et de l’avoir laissé mourir. Il met fin à ses jours le 27 juillet 1994, trois mois après avoir reçu son prix.

Il a fallu attendre fin 2010 pour qu’un journaliste mène l’enquête. Alberto Rojas, journaliste espagnol, fit le point sur le scandale Carter et dévoila la vérité. A cette époque, une loi en vigueur interdisait de porter assistance ou de toucher un soudanais dans le besoin, par risque de contamination. Les investigations de Rojas ont permis d’en savoir plus sur l’enfant mais aussi sur le photographe. Joao Silva, confrère de Carter, confirma le choc de son ami effondré et désemparé, peu après la prise de la photographie. Tandis que le père de l’enfant raconta la vérité sur son fils, mort quatorze ans plus tard, suite à une crise de paludisme.

On ne saura jamais si le photographe s’est donné la mort à cause de cette photographie et des accusations qui ont suivi, ou s’il était rongé par « les souvenirs persistants de massacres et de cadavres », comme il l’écrit dans sa lettre d’adieu. Quoiqu’il en soit, deux questions m’interpellent. L’une sur le rôle et la responsabilité morale des photojournalistes face aux personnes en souffrance qu’ils photographient. L’autre sur la responsabilité des médias : est journaliste celui qui accuse sans mener une enquête, sans prendre en compte le « hors champ » d’une photographie ?


En savoir plus sur : Le Monde - Une si pesante image

vendredi 10 janvier 2014

La photographie au service des droits de l’homme

La photographie est depuis longtemps un support au service de l’information. En apportant une preuve irréfutable, elle constitue une force non négligeable pour l’information. Avec les avancées technologiques et les multiples possibilités de retouches, elle est aujourd’hui très controversée dans certains domaines, comme la mode. Mais, ce nouveau système photographique ne pourrait-il pas aussi servir de grandes causes et faire passer des messages forts ? 

C’est ce que nous prouve la campagne d’Amnesty International, « Not Here But Now », de 2006. Pour lutter contre les violations des droits de l’Homme dans certains pays, l’ONG a été soutenu par l’Agence de communication suisse, Walker Agency. Cette dernière a ainsi déposé des photographies en trompe-l’œil dans la ville de Zurich. Chaque photographie est accompagnée du percutant slogan : « It’s not happening here, but it is happening now ». Ainsi, en mélangeant deux photos : des instants choquants, représentatifs du quotidien de certains pays, avec le décor de la ville occidentale, l’agence a réussi son coup ! Et pour cause, cette campagne a retentit sur toute la planète, et a reçu le Lion d’or au Cannes Lions International Advertising Festival. 

Ainsi, la photographie, utilisée judicieusement, peut devenir un élément fort pour une campagne de communication. Associée à l’art du trompe-l’œil, en alliant qualité graphique et photographique, la campagne impressionne, surprend, choque et percute tout public, sensible à l’art et à la cause des pays voisins en difficulté.

Si vous voulez découvrir un panel de la campagne, rendez-vous sur : Amnesty - Not Here But Now Campaign